Pourquoi des caméras mobiles sont-elles déployées à Toulouse ?
L’élection du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, en 2014 a accéléré la mise en place de caméras de vidéosurveillance au sein de la ville. Le réseau est alors assez peu fourni en la matière (21 caméras vidéo) pour une ville se classant à la 4e position des plus grandes villes de France. Comme point de comparaison, Christian Estrosi, maire de Nice, est un précurseur en la matière et possède un centre de supervision innovant et bien équipé. Suite à son élection, Jean-Luc Moudenc fait du déploiement des caméras de surveillance mobiles son cheval de bataille. Entre 2014 et 2017, le réseau technologique explose jusqu’à franchir le cap significatif des 400 caméras. Le maire, réélu à la tête de la ville en 2020, promet de poursuivre le développement de la vidéosurveillance en ce sens. Il prévoit alors l’installation de plus de 100 caméras supplémentaires au cours de son second mandat. Mais, pourquoi des caméras mobiles sont-elles déployées à Toulouse ? Nos réponses dans cet article !
Améliorer le quotidien des Toulousains
Tout d’abord, l’action de développement du réseau de vidéosurveillance est une façon concrète de répondre aux inquiétudes des habitants de Toulouse. L’augmentation de la délinquance et des incivilités impacte leur qualité de vie et ce déploiement a pour but d’améliorer leur quotidien. De plus, une ville en proie à de trop nombreux actes malveillants devient non attractive et le tourisme ne s’y développe plus. Impensable pour une ville comme Toulouse qui attire chaque année plus de 5 millions de visiteurs venus du monde entier.
L’installation de systèmes de vidéosurveillance permet également à la mairie de mieux appréhender les problématiques et d’être ainsi plus réactive. Une connaissance accrue des phénomènes les plus courants est indispensable afin de prendre les mesures qui s’imposent. Cela permet notamment de renforcer certains effectifs, comme ceux des forces de l’ordre par exemple. Il est d’ailleurs prévu que la ville investisse dans une dizaine de caméras mobiles dotées de la 5G pour un coût de près de 110 000 €.
Accroître la sécurité en ville
Les caméras de surveillance classiques ne suffisent parfois pas en enrayer à elles seules les problèmes d’ordre sécuritaire. Miser sur des caméras mobiles pour accroître la sécurité en ville se présente alors comme la solution idéale au vu de leurs caractéristiques. La municipalité le confirme pour justifier son choix en déclarant que ces caméras seront fonctionnelles immédiatement sans que cela ne génère de gros travaux de raccordement ou d’installation. Équipées d’une puce GSM, elles pourront se passer du réseau et être ainsi positionnées au gré des besoins, à n’importe quel endroit et même, dans des zones excentrées de la ville.
Elles permettront de compléter le travail de leurs consœurs, caméras de vidéosurveillance fixes, mais aussi d’aider la police lors de faits avérés. Elles se feront un témoin discret de la vie citadine et permettront d’étayer les éventuelles enquêtes. L’installation très peu coûteuse de ces matériels aidera en outre à assurer la sécurité lors d’évènements spécifiques, tels que les marchés ou spectacles de rue, où la foule est généralement dense et les problèmes d’insécurité fréquents. Il faut en revanche savoir que les caméras de surveillance mobiles ne sont pas prévues pour la vidéo verbalisation mise en place depuis 2017 dans une zone bien délimitée.
Lutter contre les incivilités
Vous l’aurez compris, en se dotant de caméras mobiles, la ville de Toulouse fait le choix de lutter contre les incivilités qui pèsent sur le quotidien des administrés, mais également des élus et des touristes. Parmi ces actes malveillants, on peut répertorier les vols, agressions et dégradations. Mais, le grand avantage de ces appareils légers et déployables facilement, est de cibler les zones reculées où se déroulent toutes sortes de trafics.
Certains lieux sont en effet connus pour être plus exposés au risque de délinquance que d’autres et c’est justement tout l’enjeu de ce déploiement massif de caméras de vidéoprotection urbaine. Parmi les dernières incivilités que nous pouvons citer se trouvent les problèmes de circulation et les infractions routières. Mais aussi les problèmes de dépôts sauvages d’ordures qui nuisent à la propreté de la ville et ont un impact notable sur l’environnement.
Les détails du déploiement de caméras mobiles à Toulouse
Jusqu’au mois de mai 2021, la ville comptait 450 caméras de vidéosurveillance à son actif, mais depuis la fin du mois de juin, Toulouse a mis en service six nouveaux appareils vidéo. Avec pour projet d’en installer une centaine d’ici la fin de son mandat, le maire compte que chaque quartier puisse bénéficier d’un équipement de vidéosurveillance fixe ou mobile. Entre 2022 et 2024, il est également prévu que les stations de métro soient surveillées afin d’offrir davantage de confort aux usagers.
Cinq caméras thermiques, à rayonnements à infrarouge, sont également déployées aux abords de la Garonne afin de pouvoir identifier et porter secours à toute personne en situation de détresse. Les policiers municipaux sont également équipés de caméras-piéton toujours activées dans le cadre de leur fonction. Ils n’ont qu’à les déclencher au besoin. Bien sûr, les images captées font l’objet d’une procédure stricte : elles sont uniquement exploitables par la hiérarchie et peuvent être conservées au maximum 30 jours. On estime en outre que la vidéo verbalisation mise en place dans le centre-ville toulousain aurait donné lieu à près de 11 000 contraventions au cours de l’année 2020.
Bien que décrié par certains, le déploiement de caméras mobiles et autres systèmes de vidéosurveillance est considéré comme un véritable outil d’intérêt général par la municipalité toulousaine. Le maire, Jean-Luc Moudenc, ainsi que l’élu chargé de la sécurité au sein de la ville, estiment d’ailleurs que ces systèmes n’entravent en rien les libertés individuelles et permettent de protéger et d’assister les administrés, quels qu’ils soient. Aujourd’hui, les 450 caméras de surveillance, soit environ 1 pour 1000 habitants, sont parvenues à se mêler discrètement au quotidien des Toulousains. Une réussite pour ces systèmes qui devraient poursuivre leur expansion et se perfectionner au fil du temps.